VIGNE : n. f. (1120, lat. vinea : « vigne »), plante et lieu planté de vignes. Dér. : Vigneron, n. m. (XIIe s.), homme qui travaille la vigne, que ce soit le propriétaire ou l’ouvrier. Au XIVe s., il désigne le plus souvent un journalier. À partir du XVIIIe s., il qualifie les métayers liés au propriétaire par un contrat de vigneronnage, n. m. (XVe s.) : le propriétaire fait les avances que le vigneron rembourse sur sa moitié de récolte. Ce type de contrat existe encore en Beaujolais et en Mâconnais mais la part du vigneron est de 75 % ; vignoble, n. m. (1204), terrritoire planté de vignes, ensemble des vignobles d’une région ou d’un pays viticole ; viognier, n. m. (date inc.), cépage originaire de la côte dalmate, d’où l’empereur Probus l’aurait rapporté au début du IIIe s. de notre ère. De rendement très faible mais d’arômes riches et diversifiés, il s’est étendu le long des deux rives du Rhône. Il donne les grands vins de Condrieu et de Château-Grillet et apporte ses arômes aux vins blancs des Côtes-du-Rhône et de Chateauneuf-du-Pape. Il est aussi vinifié en vins de cépage, de l’Ardèche à l’Aude. Il couvre en France une superficie d’un millier d’hectares et apparaît en Californie ; sauvignon, n. m. (orig. prob. dér. du mot vigne et de salvage, lat. salvaticus, alt. de silvaticus : « sylvestre » ou de gasc. sauva, lat. silva : « forêt »), cépage introduit simultanément dans le Berry et le Bordelais au 1er s. de notre ère. Son arôme évoque le buis chauffé ou le bourgeon de cassis. Sa progression a été spectaculaire du Bordelais, où il constitue, seul ou combiné avec le sémillon ou la mucadelle, l’essentiel des grands vins, au Lot et Garonne, à la vallée du Cher, à l’Yonne, à La Provence et au Languedoc (13000 ha). On le trouve encore répandu dans le monde entier (40 000 ha) ; savagnin, n. m. (orig. prob. identique avec altération vocalique), cépage originaire de la région de Tramin, dans le Tyrol autrichien, comme le gewurztraminer. Il fut diffusé en Franche-Comté au XVIe s. lorsque cette province fit partie de l’Empire des Habsbourg. Dans le Jura, où il couvre 300 ha environ, il se vinifie en vin de paille et sert notamment à faire le fameux vin jaune. Citation d’Ausone : « Je suis plus fier de mon vignoble bordelais que de mon œuvre littéraire » ; cit. de P. Verlaine : « Et tu boiras le vin de la vigne immuable, dont la force, dont la douceur, dont la bonté feront germer ton sang à l’immortalité » ; cit. de P. Dupont : « La vigne est un arbre divin ;/ La vigne est la mère du vin,/ Respectons cette vieille mère,/ La nourrice de cinq mille ans ». Pour Voltaire, il n’y a « de sérieux ici-bas que la culture de la vigne ».
VENDANGE, n. f. (1190, lat. vindemia : « vendange »). Récolte des raisins de l’année, qui s’échelonne de fin août à novembre, voire au delà pour les vins à maturité tardive. C’est la période la plus importante de l’année, dans un pays majoritairement viticole, qui a priorité jusqu’au siècle dernier sur les autres. Mais c’est aussi une période festive propice aux repas plantureux, aux danses, aux chansons et au relâchement des mœurs. Le mot latin a été emprunté à l’époque de la Révolution par Fabre d’Eglantine pour former le mot vendémiaire, nom du mois des vendanges (septembre-octobre). Dér. : Vendangeoir, n. m. (XIIIe s.), hotte ou panier de vendangeur ; vendangerot, n. m. (XIIIe s.), panier d’osier utilisé en Bourgogne pour la vendange ; vendangeur, n. m. (XIIe s.), personne qui contribue à la récolte des raisins pour les vendanges. Les vendangeurs sont constitués par une main d’œuvre saisonnière, composée de coupeurs ou de hotteurs, familiale, locale ou étrangère. Les vendangeurs sont en principe nourris, logés et rémunérés selon des tarifs fixés par une réglementation régionale. L’utilisation des machines à vendanger transforme les conditions de travail : seuls les conducteurs de machine ou de tracteur et les hommes de chai sont désormais indispensables aux vendanges.