- Lundi 6 juin 2016 - Dictée Lyriades UATL
Exercice régulièrement proposé aux adhérents de l’UATL, la dictée revient en grâce ! Elle permet de se confronter soi-même aux joies (et pièges...) de la langue française. On y révise les notions de base et on se perfectionne. A l’invitation de Hélène Desbrugères, c’est Jean-Luc Jaunet, président-adjoint des Lyriades qui concocte cette dictée qui a lieu le 6 juin 2016, à 14h30 à l’UATL (14 rue Pocquet de Livonnières - sur réservation au 0241889641)
Ci-dessous la dictée de l’année dernière
Matin de juin
Dès potron-minet, il avait entraperçu dans le haut châtaignier les remue-ménage des pies et des merles, si élégants dans leur habit noir comme jais. Puis les rouges-gorges, les geais hauts en couleurs s’étaient éveillés et leurs gazouillis s’étaient mêlés pour fêter les prémices de l’aube. Il devinait en contrebas les brumes que la nuit avait amassées sur la Maine et qui s’effilocheraient sous peu. Il imaginait les pêcheurs s’affairant près de l’eau effleurée par les martins-pêcheurs, scrutant les bords envahis par les touffes de rauches.
Que ce cadre bucolique devait bruire de vie quand les vieux gréements de Loire, toues cabanées, fûtreaux et gabarres, venaient accoster jusque-là, tout chargés de futailles ou des denrées exotiques embarquées à Nantes et exhalant encore leurs fragrances d’outre-mer !
Quoi qu’il en soit, la Maine restait bien vivante et bientôt une myriade de frêles esquifs, canots, canoës, kayaks viendrait créer un plaisant tohu-bohu. De joyeuses interpellations courraient alors d’une embarcation à l’autre, telles les invocations chorales d’une immémoriale cérémonie païenne, pour honorer l’incandescente lumière du soleil au zénith. Quand il entrouvrit les yeux, quand ses paupières se dessillèrent, il fut très désappointé d’apercevoir par la croisée les hauts immeubles haussmanniens se détacher sur le ciel gris de Paris.
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