Mais, première anomalie, pourquoi alors Lyriades comporte-t-il un y alors que le nom de cette commune de Maine-et-Loire, située près d’Ancenis en Anjou, l’a perdu sans doute au XVIIIe siècle, au moment de la vague des simplifications orthographiques qui a conduit à remplacer les trop nombreux y, pour la plupart ornementaux, par de simples i ? Sans doute faut-il voir dans cette restitution la volonté de graver dans le radical du mot Lyriades une réminiscence du petit Lyré originel et un peu mythique dont notre mémoire nous renvoie l’écho poétique. Mais dès lors, comment ne pas penser à la lyre d’Apollon, dieu de la musique, de la lumière et de l’harmonie, le conducteur des Muses sur le Mont Parnasse ? et nous voilà sur le chemin de la poésie et des arts…Ainsi les Lyriades, nées à Lyré, feraient chanter la langue…et ne cesseraient de la faire résonner puisque le suffixe –ade signale un ensemble, une réunion d’objets de même espèce, un produit, une action que le pluriel multiplie.
Les Lyriades constituent en effet un ensemble d’initiatives, de manifestations autour de la langue française qui reviennent et s’amplifient pour mieux la fêter, la faire résonner et chanter : les rencontres de Liré qui existent tous les deux ans depuis 1999, le parcours littéraire et touristique, des actions culturelles (conférences, journées d’étude, séminaires, projets pédagogiques …) en lien avec le centre de langue française, auxquelles participent les universités d’Angers, des associations et des équipes de recherche nationales, que soutiennent de nombreux partenaires.