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- 365 mots nouveaux expliqués

Paul Desalmand - Yves Stalloni

Cariste
Le mot « cariste » qui désigne un conducteur d’engin de stockage, tel que chariot élévateur ou porte-palettes, est la preuve qu’il est possible de se passer de l’anglais pour créer de nouveaux mots. D’autres termes entrent parfois en concurrence : le traditionnel « magasinier » (moins précis), l’original « stockiste » (moins heureux), le général « manutentionnaire » (trop long). Car le cariste, en même temps que déplacer des marchandises, doit souvent gérer les stocks et assurer l’arrangement de l’entrepôt, de l’usine, de la gare…

Clavarder
Ce verbe serait un néologisme réussi venu du Québec pour dire bavarder à l’aide d’un clavier. Ce nouveau mot se rapporte à la communication par le moyen des mails, que nous devrions, selon les recommandations de l’Académie française, et comme nos amis québécois appeler « courriels ». Avec l’apparition du téléphone, les pessimistes se sont désolés, annonçant la fin de l’écrit. La naissance du courrier électronique a complètement changé la donne. On n’a jamais autant écrit, avec parfois, des excès dans le « clavardage ». Un linguiste a proposé de dénommer lapsus clavi les coquilles ou fautes commises par les utilisateurs d’un clavier.

Courriel
Le courriel électronique remplace de plus en plus le courrier papier. L’expéditeur, grâce à sa « messagerie », expédie un texte. Entre lui et son destinataire intervient un « serveur ». Notons que ces deux mots anciens – « messagerie » et « serveur » – sont devenus nouveaux du fait de ces nouveaux sens. Il existe plusieurs termes pour désigner ces messages : « mail », « e-mail », « email », « mél » et enfin « courriel ». Ce dernier, forgé au Québec, par contraction de « courrier électronique » a été rendu obligatoire dans les textes administratifs. Les Québécois disent « courieller », verbe dont l’implantation est liée à « courriel ».

Nosocomial
Un adjectif qui ne doit rien à l’anglais et qui sent son origine savante et grecque, ce qui est effectivement le cas. La préfixe noso- vient de nosos, qui signifie « maladie » (la nosographie est la description méthodique des maladies) et de komein « soigner ». En grec toujours, le lieu où l’on soigne les maladies s’appelle nosokomeion équivalent de notre hôpital. Une infection ou une maladie est dite nosocomiale quand elle est contractée dans un établissement de santé. Pour mériter d’être ainsi qualifiée, la maladie doit être absente au moment de l’admission et se déclarer dans les 48 heures qui suivent.

Vintage
Le mot « vintage » est à rapprocher de « vendange » et non de « vingt ». Il s’agit d’un mot anglais dérivé du français « vendange ». Le mot s’est d’abord rapporté à un porto de grande qualité puis s’est appliqué à d’autres vins. L’idée de qualité s’est associée tout naturellement à celle de millésime. Dans son sens le plus courant, ce terme fait partie aujourd’hui du langage de la mode. Un article du Nouvel Observateur (6.10.2011) titre par exemple : « Vintage à tout prix ». Le mot a, dans un premier temps, désigné les créations des grands couturiers, mais s’est vite appliqué à des vêtements rétro, antérieurs aux années 80 et remontant même bien au-delà. Se retrouve la même association entre qualité et ancien : on parlera, par exemple, d’une « guitare vintage » à propos d’une guitare prestigieuse et qui fait partie de l’histoire de la musique, sinon de sa légende. Le champ de ce mot est assez large et même un peu flottant. Il contient toujours cependant l’idée de quelque chose de qualité et, en même temps, de daté.

A suivre sur 365 mots nouveaux expliqués, Chêne, Paul Desalmand et Yves Stalloni.



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