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Michel Tournier


Michel Tournier

de gauche à droite : Dominique Beaumon, Michel Tournier, Françoise Argod-Dutard, Dominique Brossier

Célibataire, Michel Tournier habite à Choisel un vieux presbytère de la vallée de Chevreuse. Né à Paris en 1924, de parents germanistes, il est l’un des écrivains français les plus originaux et les plus traduits à l’étranger.
Élevé dans la culture germanique, il fait ses études de philosophie au lycée Pasteur de Neuilly sur Seine sous la férule de Maurice de Gandillac. Il aura pour condisciple Roger Nimier et pour ami Gilles Deleuze, d’un an son cadet, qu’il initiera à la philosophie. Tournier suit les cours de Bachelard à la Sorbonne en 1942. A la fin de la seconde guerre mondiale, il part quatre ans à Tübingen y poursuivre ses études de philosophie tout en revenant régulièrement en France et suivre en 1949 au Musée de l’Homme le cours d’ethnologie de Claude Lévi-Strauss qui aura une influence décisive sur son parcours littéraire. Revenu en France et ayant échoué à l’agrégation, Michel Tournier vit de traduction d’allemand en français (il traduit notamment l’œuvre de Eric Maria Remarque). Il entre à la radiodiffusion française de 1949 à 1954 puis à Europe n° 1 de 1955 à 1958, avant d’être chef des services littéraires des éditions Plon de 1958 à 1968. A la télévision, il produit 50 émissions sur la photographie dans le programme intitulé « Chambre noire ». Il rencontre de nombreux photographes et fonde avec Lucien Clergue en 1968 les Rencontres Internationales de la Photographie en Arles. De nombreux ouvrages seront écrits en collaboration : Vues de dos (1981), Le Crépuscule des masques (1992). Ces diverses activités le préparent au métier d’écrivain.
Son premier roman, Vendredi ou les Limbes du Pacifique, réécriture de Robinson Crusoë à la lumière des apports de l’ethnologie, est couronné par le Grand Prix de l’Académie française en 1967. Le second, Le Roi des Aulnes, histoire d’un prisonnier français en Prusse Orientale, obtient le prix Goncourt à l’unanimité en 1970. Tournier, très vite élu à l’Académie Goncourt (en 1972), fait bientôt partie du comité de lecture des éditions Gallimard.
Le roman mythologique de Tournier s’intéresse au monde moderne qu’il cherche à déchiffrer, ce qui n’exclut pas un certain réalisme, soucieux d’une documentation précise. Michel Tournier se dit « naturaliste mystique ». En 1975, il publie Les Météores, histoire de jumeaux ; en 1977, Le Vent Paraclet, son autobiographie intellectuelle ; en 1980, Gaspard, Melchior et Balthazar, une réécriture de l’histoire des rois mages ; en 1983, Gilles et Jeanne, inspiré de l’histoire de Jeanne d’Arc et de Gilles de Rais ; en 1985, La Goutte d’Or, sur l’immigration, la photographie et l’image.
Il aborde la critique littéraire dans Le Vol du Vampire (1981). Il s’oriente vers le texte court, conte ou nouvelle, avec les recueils : Le Coq de Bruyère (1978), Les Petites Proses (1986), Le Médianoche amoureux (1989). Sa réflexion sur l’art s’exprime dans ses essais, Le Tabor et le Sinaï (1988), Le Crépuscule des masques (1992). Tournier réécrit ses propres textes et publie, pour un jeune public, La Couleuvrine (1994), récit sur le hasard et la chance. Ce thème sera repris dans Éléazar ou la source et le buisson (1996). Le Pied de la lettre (1994) réunit des réflexions sur l’étymologie tandis que Le Miroir des Idées oppose deux à deux quelques concepts clés. Célébra-tions (1999-2000) est un recueil d’articles où alternent souvenirs, réflexions sur les lieux, les saisons, les amis disparus. Il voyage beaucoup au Maghreb, au Sahara mais aussi au Canada, en Inde, au Japon, en Israël, au Brésil comme il l’évoque dans Le Journal extime (2002).
Michel Tournier s’oppose au nouveau roman et aux écrivains de l’absurde. Il se présente comme un écrivain qui remet en question les idées reçues mais aussi comme un écrivain de la célébration qui dit oui à la vie. L’œuvre de Tournier a été couronnée par de nombreux Prix, notamment la médaille Goethe en 1993 à Weimar. Elle a été traduite dans plus de 35 langues et fait l’objet de nombreuses recherches en France et à l’étranger.



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