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Année du centenaire de Julien Gracq : 2010

par Georges Cesbron


Actualité critique

Né le 1er juillet 1910, mort le 22 décembre 2007, Julien Gracq a vécu tout au long du vingtième siècle dont il a plusieurs fois évoqué les événements marquants dans son œuvre depuis le souvenir qu’il garda, enfant, de la déclaration de guerre d’août 1914 jusqu’aux Entretiens qu’il a rassemblés en 2002. Comme le souligne, à juste titre, Michel Murat (Célébrations Nationales, 2010, Archives Nationales, 2009, p.82) , Julien Gracq a eu « une vie en littérature » plutôt qu’une « vie littéraire ». L’œuvre de Gracq, nom d’auteur de Louis Poirier, par ailleurs professeur agrégé d’histoire et de géographie, présente deux volets principaux : d’une part, récits de fiction depuis Au château d’Argol (1938) jusqu’à La Presqu’île (1971) encadrant les deux romans majeurs : Le Rivage des Syrtes (1951) et Un balcon en forêt (1958) et , d’autre part, critique littéraire avec , entre autres, le pamphlet La Littérature à l’estomac (1949) , Préférences (1961), André Breton (1977), En lisant en écrivant ( 1981), sans oublier ces genres mixtes où la fiction croise les chemins de la vie sous des formes d’écriture qui vont du poème en prose : Liberté grande (1947), Les Eaux étroites (1976) aux recueils plus ou moins autobiographiques : Lettrines I (1967), II (1974), La Forme d’une ville (1985) , Carnets du grand chemin (1992). Au total, vingt et un titres, tous publiés à l’origine chez José Corti et maintenant disponibles chez Gallimard, dans les deux volumes de la Pléiade (1989 et 1993), édition établie par Bernhild Boie avec, pour le deuxième volume, la collaboration de Claude Dourguin.

Dans les années précédant l’année du centenaire, mais déjà orientées vers elle, plusieurs publications importantes sont à signaler :

- d’abord, le Julien Gracq de la revue 303 , n°93, 2006 (Nantes) : textes présentés et rassemblés par Jacques Boislève, journaliste, écrivain et ami de Julien Gracq et qui fut à l’origine de bon nombre des manifestations organisées l’année du centenaire ( et dont le concours a été précieux pour la rédaction de ce qui s’est dit et écrit autour de Gracq depuis cette date) ; la même année 2006, Le Magazine littéraire, n°466, a consacré une partie de son numéro (p. 24-61) à Julien Gracq.

- en 2006-2007, Julien Gracq est mis – pour la seconde fois de son vivant – au programme des agrégations littéraires avec Un balcon en forêt et La Presqu’île. Paraissent donc, en 2007, dans la perspective du concours, un certain nombre de nouveautés : Lectures de Julien Gracq, Franck Wagner, éd. (P.U. Rennes , 2007) au nombre desquelles, relatifs aux deux œuvres sus-dites, un article « Julien Gracq à la guerre ! » d’Isabelle Rachel Casta, auteur, la même année, d’une étude sur « La flore et la flore dans Un balcon en forêt » (L’Information littéraire, n°3, juillet-septembre , qui comportera, dans le n° 4 de la même année un autre article sur « Le Roi Cophetua : la lecture comme tentation de fuite » par Sylvie Guichard ). Toujours en 2007, et toujours en fonction de l’agrégation, signalons : Styles, genres, auteurs. 7. Du Bellay, Rotrou, Diderot, Verlaine, Gracq de Claire Stolz, Julien Gracq : la littérature habitable de Bernard Vouilloux, Juien Gracq : les dernières fictions de Marianne Baratin-Lorenzi, Julien Gracq, paysages et mémoire : des « Eaux étroites » à « Un balcon en forêt » d’Alain-Michel Boyer, Julien Gracq : « Un balcon en forêt », « La Presqu’île » de Marie-Annick Gervais- Zaninger , Julien Gracq. 5. Les dernières fictions : « Un balcon en forêt », « La Presqu’île » dans La Revue des Lettres modernes sous la direction de Patrick Marot, « Un balcon en forêt » et les guetteurs de l’Apocalypse d’André Peyronie. D’autres articles sont parus en 2007 sur Un balcon en forêt dans L’Information grammaticale (octobre) : « Fréquence narrative et temps verbal : une approche linguistique à partir d’Un balcon en forêt » par S.Bres et dans Roman 20/ 50 (décembre) : « Un balcon en forêt de Julien Gracq : l’irréel de la guerre » par Marie Hartmann.

- en 2008, aussitôt après le décès de Julien Gracq, en janvier – février, plusieurs journaux et hebdomadaires consacrent naturellement un article à l’auteur disparu, avec des titres parfois surprenants, tel celui du Magazine littéraire (janvier) : « Julien Gracq, le roi des Mauges ». Les Cahiers de l’Académie de Bretagne (Nantes) dédient leur livraison 2008 à Julien Gracq. Deux articles, encore, paraissent sur lui dans La Revue d’histoire littéraire de la France (décembre) sur « L’énigme des fins de récits chez Julien Gracq » par Luc Fraisse et dans Mélusine XXIX sur « L’urbanisme magnétique de Liberté grande à La Forme d’une ville » par Anne-Marie Amiot. Enfin, dans la perspective de « Regards croisés sur Julien Gracq », les quatrièmes Lyriades de la langue française organisent le 17 mai 2008 à Angers une table ronde dirigée par Jacques Boislève, présidée par Georges Cesbron, avec le concours de Fabienne Neau-Papineau, Atsuko Nagaï, Hervé Menou, Roland Halbert. Textes réunis par Françoise Argod-Dutard (p. 272 à 320) dans La Langue française : de rencontres en partages, P.U.Rennes, 2010.

- en 2009, outre l’important n°4 des Carnets de Chaminadour ( Guéret) réunissant autour de Pierre Michon de nombreuses interventions et deux tables rondes sur Julien Gracq, la thèse de doctorat de Dominique Perrin soutenue sous le titre « Crise collective et écriture romanesque chez Julien Gracq » ( U. Lyon 2, 2006) se trouve prolongée par une somme d’érudition (765 pages) : De Louis Poirier à Julien Gracq (Garnier, 2009), structurée autour de trois énigmes : biographique, épistémologique, poétique. En 2009, deux autres publications à signaler : l’une de Pascal Rannou qui relate un entretien inédit avec Julien Gracq (Oxymore, n°2, janvier 2009), l’autre de Claude Herzfeld, Julien Gracq : préférences médiévales, L’Harmattan, 2009.

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