Le mot roman est issu d’un adverbe latin romanice, qui signifiait « à la manière des romains », « en langue romaine » (par opposition à la langue française), dérivé lui-même d’un adjectif classique romanus : « romain ». Rome répandit en effet dans toutes les provinces de son empire sa langue en même temps que le nom attribué à ses citoyens, celui de Romanus. Les peuples conquis adoptèrent ce nom, qui les distinguait des barbares, et la lingua romana qu’ils déformèrent en l’adaptant à leurs propres habitudes articulatoires. C’est cette langue romaine déformée qui est dite romanz en ancien français. Le mot « roman » désigne alors tout écrit en langue vulgaire, et même toutes traductions du latin en langue romane. Mais, devant la production littéraire croissante de récits et de contes, le mot prend rapidement, au Moyen Age, une signification nouvelle et désigne toute œuvre narrative en vers si elle n’est pas destinée à être chantée, si elle est ample et procède d’en effort d’élaboration artistique dans la présentation du discours, des circonstances et des faits, drame ou aventure, si enfin elle met en scène des héros imaginaires dont la personnalité est présentée dans une part importante de leur vie. On le voit, cette définition peut encore s’appliquer au roman moderne avec sans doute quelques aménagements occasionnés par le développement du genre romanesque du Moyen Age à nos jours.
(F. A.-D.)